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Chroniques d'un dépaysement

26 novembre 2014

Avant le départ au Mexique

La brume tombe sur les idées claires

Ma vie est comme un livre. Elle se découpe en chapitres. Des épisodes de vie. Un cadre qui change. C’est par période, tranche de vie. Toujours à l’affût de la prochaine étape. Les mots ne coulent pas comme un torrent. Ils sortent dans la douleur. C’est dingue. En marchant, je savais ce que je voulais écrire, en écrivant je ne sais plus ce que je me disais en marchant. Une vie de dingue. Tout n’est que passage, des pages que l’on tourne, que l’on retourne de temps en temps pour se souvenir, revivre. Et l’instant est toujours trop conscient pour être vécu avec toutes les émotions que l’on souhaiterait. C’est pour ça qu’on boit, pour lâcher prise. Arrêter de se souvenir, arrêter de s’inquiéter, vivre l’instant, sans conscience de soi. Un oubli instantané. Un moment de répis où on n'a pas à prendre de décisions. Je crève de changer de vie maintenant. Je ne suis pas sûr d’en vouloir vraiment et pourtant c’est ce que j’ai toujours voulu. Maintenant que je m’approche de cette nouvelle partie de ma vie, je me dis que finalement ma vie est peut-être aussi bien ici. Mais comment savoir sans essayer ? Fuite ? Retrouver quelque chose ? Quoi au final ? Me retrouver moi, je ne pense pas. Me perdre encore. Laisser tomber la brume sur les idées claires. S’endormir la tête pleine de nuages sombres. Jusqu’au moment où tout commence à s’éclairer, enfin, il sera temps de repartir.

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26 novembre 2014

Ma France me manque

Je pars finalement pour le Mexique. A l’heure de la mondialisation, partir vivre à l’étranger n’a rien d’extraordinaire, pourtant il n’y a rien de normal quand on quitte son pays. On se sépare de ses proches, de sa terre, celle qui nous a vu naître mais surtout grandir. C’est une belle expérience, vous dira-t-on, mais putain qu’est-ce qu’elle est difficile.

J’ai toujours beaucoup voyagé mais j’ai toujours mis du temps à m’adapter aux changements. Je suis Française, Espagnole, Mexicaine, mais en vérité je suis Française, je ressemble aux Français. Je ne parle pas des hommes, de la crise, de l’état actuel de morosité, j’aime la France, mon pays et il me manque. Je ne suis pas expat, les expat vivent à côté de leurs pompe, ils ont tellement de privilèges qu’ils mènent une vie de château dans n’importe quel coin perdu de la terre. Non, je suis déracinée, pas vraiment désirée, je bosse à la Mexicaine, beaucoup d’heures et peu de vacances. Je suis fatiguée tout le temps, je prends le bus comme la classe populaire du pays. Je suis la seule blanche. On me regarde au mieux avec curiosité au pire avec insistance ou jugement. Je ne me plains pas, qu'ils me regardent! Après tout je suis devenue une curiosité. Putain, qu’est ce qu’elle me manque ma France de mon enfance, ma France des 4 saisons, la France de mes souvenirs.

Je ne suis pas de ceux qui sont partis pour faire fortune dans les pays émergents, comme un bonne jeune française d’école de commerce dynamique, belle et brillante. Non, je suis partie par amour pour suivre mon Mexicain de copain. Pour rien d’autre, ou peut-être aussi car j’avais encore le rêve de vivre une grande aventure mais je pense plutôt que je suis partie pour fuir quelque chose, quelque chose de plus profond, ma peur de ne pas y arriver peut-être, la crainte de ne pas être à la hauteur au travail, de ne plus arriver à progresser, de ne finalement pas être à ma place. En arrivant au Mexique, je me dis que ma place ne sera jamais nulle part, que je serais toujours en transit quelque part, que mon cœur sera toujours déchiré. C’est ça la mondialisation, pour moi. Les voyages, les voyages, les voyages, l’envie de bien faire, de réussir, donc de paraître heureux et accompli, la honte de dire tout haut je veux rentrer voir mes amis, ma famille, mes parents, mon frère, ma sœur, mon pays. Parce que dieu sait qu’ils me manquent.

Mais sans ce voyage, sans mon Mexicain de copain, en serais-je là aujourd’hui ? Sans lui, je ne serais certainement pas en train d’écrire ces lignes, je ne saurais pas à quel point j’aime mon pays. Moi qui est passé mes jeunes années à le critiquer, à me plaindre de lui, à vouloir le fuir comme beaucoup d’autres. Les Français sont râleurs, racistes, pas sympa, hautains, tristes,…C’est comme ça, il y a de tout mais j’aime que l’on accepte d’être triste, j’aime qu’on accepte d’être émotif, rêveur, râleur même hautain pourquoi pas ? Au moins, on n’est pas donneur de leçon.

26 novembre 2014

Regrets

Tu es loin

Tu as traversé la terre

Sans me parler

tu es parti

 

J'aurais eu quelque chose à dire

Quelque chose à penser

mais je n'ai pas eu le temps

d'y réfléchir

 

Parfois je voudrais

que tu n'eus pas existé

Parfois je voudrais rebrousser le temps

Faire demi-tour tout simplement

 

Etre une enfant

Pour ne pas avoir à choisir

Se laisser mener

Sans se soucier des temps à venir

 

26 novembre 2014

Ici et là-bas

Je suis partie en laissant une part de moi là-bas.

Elle sera toujours là.

Je l'y laisserai.

C'est une promesse que je fais.

 

Les jours tristes devront passer

Je devrais les passer, les accepter ou non

ne comptent pas. Ils seront tristes

Un point c'est tout.

 

A chaque retour, le départ n'en sera que plus difficile

Mais à quoi bon vivre

une succession de jours confortables ?

 

Mes jours se ressemblent

Mais ils se ressemblent ailleurs

Dans cet ailleurs, rien n'est semblable

Le quotidien est le quotidien

Mais la vie change

du tout au tout

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Chroniques d'un dépaysement
  • L'ailleurs est étrange, il surprend, enchante, déçoit. Il confronte l'individu à lui-même. Il s'impose et malmène. Il observe l'étranger avec ses idées et ses préjugés, il le critique parce qu'il ne lui ressemble pas, il l'admire parce qu'il est différent
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